samedi 13 octobre 2007

LA PARABOLE DU SEMEUR



    L'Évangile de Thomas annonce qu'ils se tiennent au bord du puits mais n'y descendent pas (log 74). Les purs qu'un trop grand zèle pousserait plus loin qu'eux ne peuvent pas passer, car ils montent la garde et bloquent le passage. Ils confisquent la clé de la Gnose (τὴν κλεῖδα τῆς γνώσεως, Tho 39, Lc 11.52, Ro 10.2,3). Ils sont semblables au chien couché dans la mangeoire des bœufs (log 102) et qui empêche quiconque d'approcher.

    De crainte qu'apparaisse la nudité où ils se trouvent, ils ostracisent la lumière quand elle leur fait de l'ombre.

    Aucun profane ne peut souiller le temple à ce point-là, en interdire l'accès, s'interposer entre le puits et la foule, charmée par le mirage de leurs discours faciles.

    À travers tous ces exemples, l'Évangile de Thomas montre qu'il ne parle pas de profanes, mais de gnostiques d'apparat, d'initiés posturaux.

    C'est une méprise d'imaginer que la clé de la Gnose existe pour interdire le Secret au peuple.

    Au cœur ardent, fût-il de tout ignorant, au contraire il se donne, dans "un amour qui excède toute Gnose" (Eph 3:19).

    Aux bouffons du paraître il se refuse, obs­tiné, silencieux.

    Élitiste à l'envers, le Secret se dresse contre les initiés plutôt que les "pe­tits", à qui la porte toujours sera ouverte.

    Il suffit de frapper mais...

    Ils se tiennent là, devant le puits, créant l'écran d'opaque fumée qui interdit de voir l'entrée. C'est un écran fascinant et plein de mille couleurs arrogantes, de partages faux.

    Même exposé en pleine lumière le Secret n'est pas vu, tant il se trouve noyé par ces leurres : “Il est ici”, “il est là”...(Mt 24:23)

(LA PARABOLE DU SEMEUR, J-L Colnot, extrait de la conclusion, p. 117-118)

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